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Avant que Gutenberg ne
permette l'édition multiple de livres, leur diffusion consistait en une
retranscription manuscrite des textes.
Une fois calligraphié le manuscrit était
confié à l' enlumineur qui, dans des espaces qui lui étaient
préalablement réservés, avait en charge la décoration de l'ouvrage.
De bordures et
encadrements, d'arabesques et entrelacs, de lettrines historiées et
d'illustrations, les enlumineurs rivalisaient dans la maîtrise d'un art qui
donnait richesse à cette bible ou autre psautier, éclat à cet
antiphonaire...
Dès le haut
moyen-âge, les monastères disposaient de leur scriptorium où l'on copiait
non seulement les textes religieux mais aussi les textes classiques anciens. |
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Si chaque scriptorium développa son propre style il en
est qui réalisèrent de véritables oeuvres d'art.
Ainsi les moines irlandais devinrent des experts dans la
maîtrise de l'entrelac et de la spirale, en attestent ces joyaux que sont
les livres de Kells, de Lindisfarne ou encore de Durrow.
L'entrelac
n'est pas comme on l'imagine souvent, un ornement exclusif du graphisme
artistique celte. Ses origines le situeraient en Orient et même
Extrême-Orient où on le reconnaît sous des figurations similaires dans les
graphismes égyptiens ou chinois par exemple.
Il constituait alors avec autres spirales, l'essentiel de l'art pictural
à une ère où la représentation des créations de Dieu était
interdite |
De nombreux peuples l'utilisaient dans l'antiquité, Romains, Grecs, Perses,
Turcs et Arabes... Des entrelacs apparaissent sur des mosaïques murales à
Pompéi et gravés dans la pierre de nombreux lieux de culte partout en Europe
comme au monastère Copte de Chaqara par
exemple. On le retrouve également comme ornement
d'orfèvrerie chez les Germains et surtout chez les celtes qui le
transmirent aux irlandais lors de l'invasion de l'île de Bretagne.
L'entrelac tenait au
départ en une tresse à une ou deux rangées qui entourait une
oeuvre.
Il constituait en quelque sorte un cadre qui mettait en valeur ou
soulignait un autre motif d'art.
Les saxons et les irlandais ont
développé l'entrelac dans des pages de boucles, d'entrecroisements et de
spirales extraordinaires.
L'entrelac est généralement relié en ses deux
extrémités, donnant une impression de mouvement perpétuel. Il
représente ainsi l'équilibre cosmique, naissance - croissance - mort...
Il s'agrémente
parfois du symbole d'un animal, chien, serpent, lion, oiseau.... d'un
animal chimérique ou autre dragon, dans lesquels subsiste le
polythéisme.
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