|  Chi-Rho
 |   C'est dans l'un de ces 
      monastères, vraisemblablement sur l'île de Iona, qu'au VIIème Siècle 
      commence la rédaction de l'ouvrage.Des avis divergent sur le nombre de scribes ayant
      participé à sa rédaction. Certains y ayant identifié deux mains,
      d'autres experts annonçant au moins quatre maîtres-enlumineurs. Ces
      auteurs sont demeurés anonymes. L'un d'eux, très probablement celte,
      suffit à faire de l'ouvrage une oeuvre d'art tant il excelle en
      calligraphie, présentant une écriture délicate à l'encre ferrique,
      jouant subtilement des verts et des bleus.
 Un autre, sans doute d'origine méditerranéenne,
      maîtrise parfaitement l'entrelac et la rosace. Il est certainement
      l'auteur de l'une des pages les plus célèbres dite la "Chi-Rho".
      
      Nullement destiné à un usage quotidien, il s'agit de réaliser un livre 
      sacré qui n'apparaît à l'autel que lors des grandes célébrations. Ses 680 
      pages en parchemin enluminé contiennent outre les quatre évangiles, divers 
      autres textes comme les tables des canons d'Eusèbe de
      Césarée, des documents fonciers, des listes de nom hébraïques.    | 
    
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      Nous découvrons au fil de ces pages un large panel d'enluminures faites 
      d'entrelacs, de lettres ornées et de dessins multicolores. Les textes 
      rédigés en semi-onciale
      insulaire sont illustrés de multiples symboles, décorés de maints
      motifs mystiques et chimériques.L'une des pages
      les plus extraordinaires est dite de "Chi-Rho", ainsi nommée en 
      référence aux initiales de Jésus Christ en grec.
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      |   L'auteur y reprend un
      thème très largement répandu dans le graphisme celte, le développement
      d'une plante ligneuse sortant d'un vase... représentant l'arbre de vie,
      agrémenté des sept groupes d'êtres vivants que reconnaissaient les
      celtes: plantes, insectes, poissons, reptiles, oiseaux, autres animaux et
      l'homme.
 Au delà de son caractère sacré, le livre
      contient également quelques illustrations humoristiques. C'est ainsi
      qu'on peut y voir un exemple en pleine page, un chat poursuivant une
      souris voleuse d'hostie...
      Au IXème Siècle, les
      vikings s'emparent du livre auquel il reconnaissent immédiatement le
      caractère exceptionnel. Ils le déposent alors au monastère de Kells
      (Comté de Meath - Irlande) afin qu'il y soit protégé.Pourtant il disparaît, selon un écrit qui fait
      état du vol en 1007 du "grand Evangéliaire de Columcille. Il est
      toutefois retrouvé mais sa splendide couverture d'or incrustée de
      pierres précieuses a été arrachée. il est restitué au monastère de
      Kells où il reste jusqu'en 1541, date à laquelle l'Eglise catholique
      romaine l'emmène à Dublin. C'est en 1661 que le manuscrit est confié au
      trinity Collège où il constitue encore à ce jour la pièce maîtresse
      de la bibliothèque.
      Le livre a souffert de
      son exposition aux intempéries et des ravages du temps. Depuis 1953 il
      fait l'objet d'une attention particulière visant à sa restauration et sa
      conservation dans les meilleurs conditions. C'est dans ce même soucis que
      1480 exemplaires édités en fac-similé ont été réalisés. les 680
      pages y sont scrupuleusement reproduites, et l'on y retrouve même les 580
      trous faits par des insectes au fil des siècles 
                                                                                                    . |  |